Des années 1650 au milieu du XIXe siècle, le territoire de production du vinde Cahors connut une période d'expansion et de changements liée au dynamismedu port de Bordeaux. Lespace viticole sétendit au-delà de la ville couvrantles campagnes du Quercy de part et dautre du Lot. La croissance démographiqueenclenchée au XVIIe siècle favorisa les défrichements et la mise en culture denouvelles terres. Cette tension sur les ressources se retrouve dans lesstructures foncières caractérisées par une extrême parcellisation. Au XVIIesiècle, la vigne, remarquablement bien implantée, restait une culturesecondaire pour la plupart des catégories sociales, puis au cours du XVIIIesiècle, les hommes sorientèrent massivement vers la production de vin afin derépondre à lappel du marché. Cet investissement se traduisit parlencépagement des terres traditionnellement destinées aux céréales et par demeilleurs soins apportés aux vignes. En cherchant à satisfaire une demandeextérieure relayée par les négociants des Chartrons, les Quercinoisprivilégièrent le cépage auxerrois, appelé aujourdhui malbec, assurant ainsilélaboration dun vin rouge presque noir. Sa commercialisation vers lEuropedu Nord et les Antilles en fit un produit vulnérable au tournant du XVIIIesiècle. Malgré une conjoncture difficile à la fin de lAncien Régime, levignoble poursuivit sa progression dans la première moitié du XIXe siècle.Lomniprésence des activités viticoles conféra une identité spécifique à ceterritoire encore réelle aujourdhui. À la fois vignoble suburbain, populaireet bourgeois, et vignoble paysan, le vignoble de Cahors offre un modèleoriginal qui se différencie de nombreuses régions viticoles étudiéesjusqualors.