Un souper en Médoc débute par la chevauchée de deux amis un prêtre et un fonctionnaire se rendant en Médoc où un repas mondain va être donné en leur honneur. Dans le petit paradis de Bérénice de Lignac, le festin rapidement épicé par des échanges sans fard, résonne des longs monologues de labbé Champion royaliste ultramontain, dun républicain piquant, François Richier et dun restaurateur visionnaire, Antoine Trouche. Un pharmacien méridional flanqué dun clerc de notaire à la mine sombre compte les points. Les dames observent et Jérôme, le mari, sennuie. Aucun des personnages nest ni totalement réel ni complètement imaginaire. Si ces gens-là nont pas existé, tout donne à penser que dautres en ont porté les parures. Septembre 1849. Cest la fin des vendanges en Médoc. Lorage menace. Cest un peu comme si la France entière avait desserré, un moment, son col de chemise pour mieux se consulter elle-même et se diagnostiquer car, au fond, en Médoc comme dans toute la nation et par toute lEurope, à la charnière du siècle, il est grand temps de reconsidérer le bonheur..